Les tatouages en Polynésie Française, un art corporel aux mille et un symboles

ven 27 septembre 2013 - 14:10 - Par aline

Le tatouage de Polynésie est ancré dans la culture polynésienne depuis de nombreuses générations. Des fils du dieu Ta’aora aux tribus polynésiennes, le « tatau » est une tradition qui renferme de nombreuses significations. Elle reste aujourd’hui très populaire grâce à son esthétique et à sa multitude de symboles adaptés au style de chacun. Laissez-vous donc séduire par cet art corporel lors de votre séjour en Polynésie.

Les origines et pratiques du tatouage polynésien

En Polynésie, l’art du tatouage a diverses origines. Dès l’arrivée des missionnaires, le tatouage, ou « tatau » en polynésien, avait pour but de communiquer avec des symboles tatoués sur certaines parties du corps. Selon la légende, les deux fils du dieu de la création ont pratiqué cet art pour séduire Pahio, la fille du premier homme et de la première femme dont ils étaient amoureux. C’est alors qu’ils ont enseigné cette pratique au fil du temps.

Ces origines divines sont également marquées par l’utilisation du tatouage dans les tribus pour montrer l’appartenance à un rang social élevé : plus les hommes étaient tatoués, plus leur prestige était grand. A l’inverse, lorsqu’un homme ne possédait pas de tatouages, il était méprisé par ses proches. Les hommes des tribus étaient tatoués dès l’adolescence pour marquer le passage à la vie adulte. Le tatouage a également pour but de renforcer la fécondité et les liens avec le surnaturel et le sacré.

Les tatouages des femmes sont limités au visage, mains, bras et pieds. Ils sont donc moins ornés que ceux des hommes mais sont sous forme de parures et ainsi plus élégants. Au même titre que pour les hommes, les femmes n’ayant pas de tatouages sont considérées comme peu attirantes et étaient souvent repoussées.

Les jeunes filles devaient avoir un tatouage sur la main pour être libérées des tabous concernant la nourriture. Elles se faisaient ensuite tatouer au moment de la puberté pour prouver qu’elles étaient en âge d’avoir des relations sexuelles. En ce qui concerne les enfants, la cérémonie du baptême se traduisait par la confection d’un tatouage.

Pour effectuer les tatouages, les tribus utilisaient un manche en bambou sur lequel était fixé un objet pointu tel qu’un os d’oiseau, un morceau de nacre ou une dent de poisson. Le tatoueur utilise un marteau pour faciliter la pénétration du colorant dans la peau. La séance est très douloureuse et est donc une marque de fierté.

Le tatouage polynésien de nos jours

Les tatouages polynésiens ont été interdits par les missionnaires anglais pendant plus de 150 ans. Les Polynésiens ont donc dû renoncer à leurs pratiques traditionnelles alors que les jeunes Polynésiens souhaitent revenir aux traditions.

Cependant, depuis les années 1980, les tatouages marquisiens et tahitiens se mélangent. On trouve d’ailleurs de plus en plus de tatoueurs en Polynésie qui pourront vous tatouer lors de votre voyage. En effet, chaque année en novembre, à Moorea, a lieu le festival Tatoonesia qui permet de mettre en scène les nouveaux tatoueurs experts et vous proposer de vous initier à cette part de la culture polynésienne. Certains d’entre eux privilégient les formes esthétiques, d’autres vont mettre en avant le côté symbolique avec des motifs abritant des significations et des valeurs particulières. Il existe en effet un large panel de motifs mais les plus célèbres restent le tribal, des animaux ou une tête de guerrier.

Le tatouage tahitien renaît depuis une dizaine d’années car il n’est plus intime mais devient une marque d’appartenance à une famille et doit être visible aux yeux de tous. On peut d’ailleurs le considérer comme une mode à Tahiti mais aussi partout dans le monde.